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Hypernormalisation et enfance : Retrouver ce que notre coeur savait déjà.

Dernière mise à jour : 3 avr.

Ce que nous appelons normal...et ce que nous devrions appeler humain.


Au moment où j’écris ces lignes, je suis allongée dans mon lit. Mon fils dort paisiblement à mes côtés. Sa petite respiration régulière me rappelle à quel point ces moments sont précieux. Et à quel point ils sont encore, pour beaucoup, considérés comme étranges.


Partager le lit avec son enfant. Réorganiser son horaire pour passer ses journées avec lui. Travailler tôt le matin ou tard le soir pour lui offrir du temps en plein jour.


Tant de choses pourtant naturelles pour moi… et pourtant si souvent jugées, regardées de travers, voire déconseillées au nom d’une prétendue « bonne distance », d’une « autonomie à favoriser dès le plus jeune âge».

Mais pourquoi donc ? Pourquoi ce qui semble couler de source dans le cœur d’un parent est-il parfois perçu comme excessif, maladapté ou « trop fusionnel » ?


Peut-être parce que ce monde dans lequel nous évoluons a normalisé l’étrange… et dénaturé l’évident.


C’est ce qu’on appelle l’hypernormalisation. Un phénomène insidieux, où des pratiques deviennent la norme non parce qu’elles sont justes, mais simplement parce qu’elles sont fréquentes. Où l’on cesse de les questionner… même si elles vont à l’encontre de ce que l’on ressent profondément.


Ce qu’est l’hypernormalisation


L’hypernormalisation, c’est un mot qu’on entend peu… mais qu’on vit tous, chaque jour.


Il a été utilisé pour la première fois par l’anthropologue Alexeï Iourtchak, puis repris dans un documentaire du réalisateur britannique Adam Curtis. Au départ, il servait à décrire un système où tout le monde fait semblant que tout va bien, alors qu’au fond, plus rien ne fait sens. Un monde où la norme devient une façade, une sorte de théâtre collectif.


Mais ce concept dépasse le contexte politique. Il s’infiltre dans nos vies, dans nos choix, dans notre rapport à l’humain.

L’hypernormalisation, c’est l’acceptation passive d’une réalité déconnectée de nos besoins profonds, simplement parce qu’elle est devenue la norme.

On ne questionne plus. On oublie que ça pourrait être autrement.

Et c’est ainsi qu’on commence à trouver normal… ce qui ne l’est pas.


Comment elle influence notre regard sur l’enfance


Dans le monde de l’enfance, l’hypernormalisation agit presque en silence.


On s’est mis à croire, collectivement, que :


  • les bébés « devraient » dormir seuls dès les premiers mois,

  • les enfants « devraient » être plus indépendants,

  • un enfant qui pleure « exagère »,

  • le parent qui s’ajuste trop « s’oublie »,

  • la proximité prolongée « empêche » l’autonomie.


Ces idées sont devenues tellement répandues qu’on les pense naturelles. Mais elles ne le sont pas.

Ce ne sont pas les enfants qui ont changé. C’est notre regard qui s’est déformé.

Et souvent, derrière ce regard, il y a… la peur du jugement, le besoin de se conformer, le doute sur notre instinct.


C’est ce que je ressens parfois quand je dis que mon fils dort à mes côtés, ou que je priorise ma vie autour de sa présence : un flottement dans les regards, une hésitation dans les réponses. Comme si ma manière de vivre la parentalité dérangeait doucement un cadre établi.


Mais au fond, ce cadre n’a rien de naturel. Il est le fruit d’une construction sociale.


Comment retrouver notre boussole intérieure et re-normaliser l’humain


Et si on arrêtait, un instant ? Si on faisait taire le bruit des normes imposées pour écouter ce que notre cœur savait déjà ?


Parce qu’au fond, on le sait : 


  • Ce n’est pas « trop », un bébé dans les bras. 

  • Ce n’est pas « mal adapté », un enfant qui a besoin d’un câlin pour s’endormir. 

  • Ce n’est pas « retardé », un enfant qui ne s’éloigne pas encore.


Ce sont des manifestations saines, vivantes, relationnelles. Elles demandent simplement à être accueillies, et non corrigées.


Nous n’avons pas besoin de créer une nouvelle norme. 

Nous avons simplement besoin de revenir à ce qui est vivant, instinctif, humain.


Parce que ce qui soutient leur développement… soutient aussi notre humanité. 

Et c’est là que tout commence.


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